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Le "baro"

 Disparu depuis les années 1920-1925, le baro était une machine à pêcher le saumon dont l'existence est attestée. L'ouvrage "Pêche fluviale en France" imprimé par l'Imprimerie Nationale en 1900, à l'occasion de la grande Exposition Universelle, sous la direction de Mr. Raoul de Drouin de Bouville, reprenait les renseignements fournis par "tous les agents forestiers de France" sous forme de rapports, croquis, vues photographiques... D'une méticuleuse précision dans les détails techniques et le mode d'emploi, ces textes et illustrations permettent de connaître toutes les techniques de pêche de l'époque, région par région. Elles permettraient de reconstituer à l'identique ces machines telles qu'elles existaient sur la Nive et les Gaves (photos, dessins, côtes et jusqu'aux essences de bois employées pour les différentes parties étaient soigneusement notés).
 

Un baro sur la Nive
Vieille photo d'un baro

 Sur ce croquis d'un baro de la Nive on distingue les pales que le courant entraînait (le sens de rotation était donc ici inverse d'une montre) et les 2 épuisettes avec leur glissière en forme de nasse. Celle de gauche en phase descendante est à la verticale de l'ouverture d'entrée du coffre où doit glisser le saumon.

    Une mauvaise photo noir et blanc d'une "pêcherie" à saumons proche de Peyrehorade(40).

 Cette reconstitution à d'ailleurs été réalisée sous forme d'une maquette que l'on peut voir à Sorde-l'Abbaye (40) dans la tour du monastère.

 Extraits de l'ouvrage cité et d'autres sources, les images et les quelques passages (résumés)  suivants vous aideront j'espère à vous en faire une idée assez précise:
 "le baro de Sorde était constitué d'un tronc de chêne d'une douzaine de mètres de longueur et de diamètre imposant. Placé horizontalement,  moitié sur la rive, moitié surplombant la rivière à plusieurs mètres de hauteur, il était supporté par un solide échafaudage.
 Des sortes de mâts de bois étaient fixées sur la partie du tronc surplombant l'eau. Deux de ces mâts soutenaient chacun une sorte de grande épuisette de trois mètres cinquante de côté dont le fond était ouvert sur un filet-glissière en forme de cône tronqué solidaire de l'épuisette et rendu rigide par des lattes de bois.
 Deux autres barres étaient munies de palettes en forme de rames qui, poussées par le courant, entraînaient la rotation de l'ensemble tronc axial et filets.
 Pris par l'épuisette, le saumon était soulevé hors de l'eau. L'épuisette arrivée à la verticale, il tombait de son propre poids, par la glissière, dans un tobogan de bois menant à une caisse de grandes dimensions, le coffre.

Autre vieille photo d'un baro plus ou moins artisanal

 La trappe d'entrée du poisson était étroite, et une porte plus large mais fermant à cadenas permettait à l'adjudicataire et ses employés de vider le coffre."

 Selon un vieux paysan qui y travailla occasionnellement, les prises étaient très variables mais certains jours, il fallait plusieurs voyages d'un char à bœufs pour vider la récolte de saumons de la nuit (la progression sur les berges de vase et de galets interdisait les lourdes charges, mais tout de même...)
 Voici d'ailleurs un passage du livre cité: " La pêche à l'aide du baro est fructueuse. Le fermier de la pêche à Peyrehorade, autorisé à faire fonctionner 7 de ces pêcheries, a capturé en 1899, 1 302 saumons, pesant 7 269 kilos, et vendus 31 698 francs ..." (francs-or ?...)

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