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Et des comme ça, je vous en mets combien ?Les pêcheurs de saumon à la ligne sont, on le sait, des destructeurs, tant ce vorace poisson est déterminé à sauter sur tout ce qui bouge par tout temps et toutes eaux !
Il faut donc protéger l'espèce de ces prédateurs uniques, les pêcheurs à la ligne, qui cherchent toujours à détourner l'attention de leurs méfaits en prétextant la pollution, les cormorans, les rafts, que sais-je encore.
Même les filets qui barrent l'embouchure de l'Adour pour empêcher les malheureux saumons de remonter jusqu'à ces nuisibles manieurs de gaules ne trouvent pas grâce à leurs yeux ! C'est vous dire ... aller jusqu'à dénigrer ces fileyeurs, éminents protecteurs des migrateurs de toute écaille !
Aussi, je ne peux qu'applaudir à la courageuse initiative de leur imposer des TAC (Total Admissible de Captures) et des bagues (4 par tête, c'est déjà bien bon !) Non ! Aux ligneurs, pas aux fileyeurs les pauvres !
Ces quotas posent cependant quelques questions que les pêcheurs de saumons à la ligne ne manquent pas de me poser. Et comme je me sens souvent infoutu de leur répondre, je les répercute ici, espérant que quelqu'un voudra bien m'aider à clouer leur vilain bec en me donnant les arguments nécessaires, rationnels et imparables !
- imposer des restrictions (dates d'ouverture/fermeture, TAC et quotas) aux uns -ligneurs- et pas à d'autres -fileyeurs- ne relève-t-il pas d'une ségrégation inadmissible aux yeux des lois modernes que pratiquent nos démocraties ?
- fixer un TAC de 160 poissons (cette année 2000) et vendre au bas mot 3 fois plus de permis de pêche au saumon est-il encore bien légal ? n'est-ce pas en outre une atteinte au monopole détenu par La Française des Jeux, seule habilitée à organiser des loteries et autres jeux de hasard, que je sache ?
- fixer un tel nombre implique un comptage "en temps réel" des bagues utilisées + les éventuels PV dressés par la garderie. Où, quand et par qui est effectué ce recensement ? (on me dit qu'il s'agirait d'estimations des gardes. Je ne peux évidemment pas le croire, moi à qui la rumeur a prêté des prises même les années où je ne pêchais pas !)
Si tous jugent ces règles injustes et protestent, ils se divisent sur la stratégie à suivre.
- les uns pensent qu'une loi, fût-elle jugée inique, doit être appliquée;
- les autres refusent de s'y plier et disent courir le risque de ne pas baguer leurs prises quoi qu'il puisse leur en coûter .Ce faisant, craignent les premiers, le quota risquerait de ne pas être atteint et "on" pourrait saisir ce prétexte pour fermer totalement la pêche. Certaines menaces peuvent le faire craindre. Et il est vrai que le TAC ayant été précocement atteint l'an passé, il n'a été que ... revu à la baisse !
On comprend que les pêcheurs à la ligne soient attentifs au choix de leur stratégie: selon, on pourrait les priver de rivière dès l'an prochain, ou alors seulement dans quelques années !
Quoi qu'il en soit, les quotas semblent d'aures et déjà avoir eu un premier effet: adieu la convivialité et la joyeuse camaraderie qui règnaient encore sur les berges de la haute vallée, et bonjour au secret, à la défiance ! Allons, on pourra bientôt règner en rond !
M'exprimer ! Retourner à la pêche !